Journée internationale des droits des femmes

« Pour l’heure, Esther faisait un éloge enthousiaste de Louise Weiss : c’était une femme courageuse, déterminée, brillante, une excellente oratrice. Elle avait fondé deux ans auparavant une association, « La femme nouvelle », au sein de laquelle elle militait sans relâche.
La jeune fille ne put continuer, car un mouvement se fit vers la porte. Des applaudissements éclatèrent et l’oratrice entra. Elle gagna rapidement l’estrade et, sans plus attendre, s’adressa à la salle.
—  Mes chers et fidèles camarades, merci d’être venus si nombreux ce soir !
Des applaudissements nourris l’interrompirent.
—  Vous êtes présents, en vérité, reprit-elle, parce que tous, vous êtes conscients des enjeux de ces élections qui vont se dérouler d’ici deux mois. Vous désirez comme moi, comme tous nos camarades, que le Front Populaire l’emporte !
Une voix s’éleva, puis deux, puis trois :
—  On gagnera, Louise !
—  Vous désirez comme moi, comme tous nos camarades, que les femmes françaises puissent prendre part à la vie de la nation en obtenant enfin ce droit élémentaire dont les Anglaises bénéficient depuis presque vingt ans, je veux dire le droit de vote !
Yankel vit Esther se lever, applaudir de toutes ses forces, imitée par une bonne partie de l’assistance.
—  Notre combat est un combat juste, c’est un combat moderne et, avec votre aide, nous le remporterons !
Une femme l’interrompit :
—  Tu te souviens, Louise, l’année dernière à Montmartre ?
—  Oui, comment oublier ? Les élections municipales, l’aventure folle de ma candidature symbolique, les cartons à chapeaux en guise d’urnes !
—  Tu avais gagné ! 18 000 voix !
C’était Esther qui venait de répondre, la voix enrouée d’émotion. »

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Féminisme et droit des femmes