C’est une vieille ville fondée par un fameux pirate, quelque part, sur une presqu’île. Au bord de l’eau, l’usine crache ses volutes vertes jusqu’au ciel, si bien que la lune semble n’avoir jamais eu d’autre couleur.
Ici, si on veut bosser, c’est la mer ou l’usine. Mais le port est exsangue et l’usine va fermer. L’un après l’autre, les habitants sont expulsés pour construire des résidences de luxe quand le nuage vert sera parti.
Ti-Paul aurait aimé ressembler au fameux pirate qui a fondé la ville. Dans un (...)
Sentinelles
La collection Sentinelles regroupe des textes courts, à l’écriture soignée.
Sentinelles, parce que l’écrivain est ici un témoin. Il recueille des impressions, des situations, des questions qu’il nous adresse. Longues nouvelles ou courts romans, les textes de la collection Sentinelles excluent l’autofiction et sont tournés vers le monde. Ils interrogent ou évoquent les rapports entre les êtres.
La collection Sentinelles rassemble des contes, nouvelles, récits et témoignages au format semi-poche (13 x 19 cm), à petits prix.
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La lune verte
Rodolphe
17 mars 2023 -
Das Porträt
Jean de Palacio
17. März 2023«Schon fehlten Wörter, Verwirrung stellte sich ein, unverzichtbare Verben waren verschwunden. Wenn man noch sagen konnte: „mehr“, so wusste man nun nicht länger, wie man „weniger“ sagte. Der unwiderrufliche Verlust des Verbs „denken“ beraubte das Bewusstsein jeder unabhängigen Überlegung. Dafür wucherten andere Worte im Übermaß, wie Krebszellen. Eine bemerkenswerte Tatsache war die Vervielfältigung des Wortes „Asche“, das so zahlreich geworden war wie es verbrannte Gegenstände gab: Baum, Haus, Papier, der (...)
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Le portrait
Jean de Palacio
17 mars 2023« Déjà, des mots manquaient, la confusion s’installait, des verbes indispensables avaient disparu. Si l’on pouvait encore dire : « plus », on ne savait aujourd’hui dire : « moins ». La perte irrémédiable du verbe « penser » privait la conscience de toute autonomie conceptuelle. Mais d’autres mots proliféraient, comme des cellules cancéreuses. Un fait notable était la multiplication du mot « cendre », devenu aussi nombreux qu’il y avait d’objets brûlés : arbre, maison, papier, le terme changeait selon la (...)
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Chère à mon cœur
Isabelle Minière
7 octobre 2022« J’étais sous le charme. J’aimais sa voix, j’aimais son rire, j’aimais son sourire, j’aimais ses gestes, sa démarche, ses façons de dire. J’aimais tout de lui.
Quand il s’est rapproché de moi, de plus en plus, j’étais aux anges – et un peu incrédule : comment pouvais-je lui plaire ? Ce n’était peut-être que de la sympathie, je voulais éviter de me raconter des histoires et je m’en racontais quand même.
On est devenus amis, j’étais ravie.
On est devenus amants, un enchantement. »
Comment réagir quand l’amant (...) -
Le ciel me regardait
Michel Lambert
8 avril 2022« Le ciel me regardait. Je n’aimais pas quand il me regardait comme ça. J’avais l’impression qu’il allait me jouer un mauvais tour, en tout cas qu’il se fichait de moi. Et franchement, ce n’était pas le moment. »
Michel Lambert est un écrivain de l’instant : ces neuf nouvelles sont des instantanés, des rencontres ou des séparations dont on ignore à la fois ce qui les a provoquées et ce qu’il en adviendra.
La force de ces textes est de nous plonger, avec une grande économie de moyens, sans jugement ni (...) -
La dernière génération de mortels
Georges-Olivier Châteaureynaud
20 août 2021Ces sept nouvelles, écrites de 1997 à 2018, mêlent fantastique onirique et quotidien, et nous tendent un miroir tendre et féroce à la fois.
Un cadre d’entreprise débordé va être placé malgré lui en situation de découvrir le stress des journées de son très jeune fils ; un brocanteur maladif sera peu à peu enseveli sous ses trésors ; un vieux miroir prophétique ne montrera que les costumes de nos futures rencontres. On croisera un publicitaire dynamique, une vieille table de ping-pong, une ville-labyrinthe… (...) -
Après la fin
Isabelle Minière
21 février 2020« Sans vouloir m’en vanter, il n’y avait pas de quoi, j’ai toujours cru qu’il n’y avait rien. « Rien après ». J’étais discret sur le sujet, ce n’était qu’une question de croyance ; croire en quelque chose ou pas. Je ne voulais pas offenser les croyants ; croire en rien, c’est encore une croyance.
Bref, rien après, j’étais sûr de moi, malgré le désespoir. Je me disais des choses comme ça, de mon vivant. »
Avec une tendresse et une sensibilité toute particulières, Isabelle Minière réussit un tour de force : (...) -
L’aveugle du pont de Brooklyn
Pat Thiébaut
5 octobre 2019« J’avoue que l’homme en bleu est une invention, mais c’est une invention forcément nécessaire, car enfin l’homme en bleu c’est Jean-Michel, avant
même qu’il n’existe. Pour sûr c’est bien lui. Mais c’est aussi vous qui écrivez des vers, des nouvelles, des lettres d’amour, des romans. C’est chacun d’entre nous. Surtout nous les dessinateurs occupés à traficoter nos métiers mille fois ressurgis d’une enfance insouciante, avec en ligne de mire une retraite que l’on ne sonnera jamais. »
Plus qu’un récit, un (...) -
Le bal des marâtres
Bernard Nuss
8 février 2019Chacune de ces six nouvelles offre le portrait d’une mère.
Six mères cruelles, violentes, menteuses, fourbes.
Six récits stupéfiants de confiance trahie, de manipulation, de destruction. Parfois de pure méchanceté.
Des marâtres. Pas des mamans. Heureusement punies, le plus souvent, par où elles ont péché.
Il fallait beaucoup de culot pour oser parler de ces mères abusives. Et tout le talent de Bernard Nuss pour y parvenir avec (...) -
Bouche cousue
Isabelle Minière
4 septembre 2018« C’était l’heure de la vérité. Flora partait s’installer ailleurs, dans un autre quartier, un autre appartement. Et avec… »
Un texte tout en délicatesse. Sur la rupture amoureuse. Quand la séparation coupe tellement le souffle qu’elle emporte la voix. Qu’à ne plus avoir de mots on n’a même plus le son.
Jusqu’à libérer son chant intérieur.